Le Rhizome solidaire : créateur de liens, révélateur de communs

Caracol démontre depuis trois ans le succès de ses colocations temporaires mixtes entre réfugiés statutaires et personnes locales. L’association souhaite désormais aller plus loin, en faisant de ses solutions d’habitat solidaire une véritable communauté active.

Porteur de projet

CARACOL
Thématique

Les espaces communs, espaces et temps partagés
Localisation

Paris centre, 9e et 14e
Type de projet

Expérimentation
Période de soutien

2021 - 2022
Objectif de développement durable

11/Villes et communautés durables

Le Rhizome solidaire : créateur de liens, révélateur de communs

Selon une étude Insee d’octobre 2021, Paris et les Hauts-de-Seine concentrent à eux seuls 43 % des logements vacants de la région Ile-de-France. Or de très nombreux étudiants, travailleurs précaires, jeunes actifs et intermittents restent sans solution d’hébergement, faute de réunir les conditions requises par le marché locatif. Tout comme 17 000 réfugiés sortant chaque année des centres d’hébergement après l’obtention de leur statut.

Un paradoxe qu’entend résoudre Caracol depuis sa création en 2018. L’association propose un système vertueux, où les logements vides sont loués aux publics précaires qui en sont dépourvus. Avec un vrai plus solidaire : le dispositif est prévu en colocation afin que réfugiés statutaires et personnes locales partagent le même toit et ce faisant, leurs cultures et leur histoire.

Un réseau de colocations solidaires

Grâce aux activités et au partage de ressources, Caracol favorise la création de liens sociaux

Après trois ans d’expérimentation réussie, Caracol passe à un niveau supérieur d’innovation sociale en créant le « Rhizome ». Comme la tige souterraine jalonnée de racines d’une plante – dont il tire son nom – ce réseau fédère l’ensemble des colocataires, forgeant un lien social actif et pérenne entre eux.

Concrètement, le Rhizome prévoit le partage de ressources numériques et matérielles, la mise en place d’activités collectives, de rencontres, d’ateliers… autant d’interactions et d’entraide qui façonnent un terreau favorable pour développer l’intégration et la confiance en soi.

Caracol a initié le dispositif dans les 1er, 5e, 9e et 14e arrondissements de Paris. Une fois tous les deux mois, des rencontres (en visio ou en présentiel selon les circonstances) sont proposées afin que les habitants puissent échanger sur des projets collectifs. En périphérie de ces rendez-vous récurrents, les résidents Caracol peuvent participer à un programme artistique et culturel, à la végétalisation d’espaces communs ou encore à une Amicale du sport.

Cette mise en réseau à grande échelle de toute une communauté conduit à l’émergence de nouveaux temps et espaces communs entre colocataires. Rhizome enracine ainsi encore un peu plus la solidarité au cœur des lieux de vie.

Crédit photos : Carlos Alvarez

Le projet en bref

1 nouvel espace de travail : les Amarres
10 colocations temporaires
154 colocataires répartis sur 20 000 m² mis à disposition par les partenaires de l'association

L'association

Caracol transforme les logements vacants en habitats temporaires solidaires. Une fois aménagés, les logements accueillent en colocation mixte des personnes réfugiées statutaires et des habitants locaux en recherche d’un hébergement à prix maîtrisé. Lieux de vie et de vivre ensemble, les colocations Caracol développent de nouvelles formes de solidarité de proximité. Engagée dans l’urbanisme transitoire et l’habitat solidaire, l’association entend créer du lien entre des résidents aux parcours de vie et aux cultures différents.

Actualité du projet

Depuis septembre 2021, Caracol mène une évaluation de son impact social avec la collaboration d’un chercheur en géographie sociale. Des entretiens sont ainsi conduits avec des habitants. L’objectif : adapter et améliorer le programme du Rhizome en 2022, notamment concernant les modalités de sollicitation et d’implication de la communauté des habitants et candidats.

Ces entretiens ont déjà permis de tirer de premiers enseignements, comme par exemple :

l’intérêt des sorties culturelles dans la création de lien auprès des futurs candidats (personnes ayant rejoint la communauté, mais n’ayant pas encore déposé de candidature) ;
les bienfaits des liens entre les communautés d’habitants/candidats et les professionnels partenaires ;
le besoin de développer des bonnes pratiques du « savoir-habiter » pour la communauté des habitants (grandes étapes administratives de l’accès au logement ; pratiques éco-responsable dans le logement ; “Vivre ensemble” quand cohabitent des cultures différentes…).